Le regard des autres a un impact sur beaucoup. On grandit sous les yeux des gens, on évolue et on est jugé sur ce que l’on fait. Bien sûr, il y a des personnes qui s’efforcent de ne pas critiquer, de ne pas se faire un avis. S’efforcer, car oui, même si l’on essaye de ne pas juger, on n’est jamais à l’abri d’un « dérapage ». Pendant longtemps, en fait mes vingt premières années, j’ai été critique envers moi-même. Trop gros ventre, trop de boutons, trop blanche, trop grosses cuisses… trop gros de partout ! Et puis, tout a changé.
Depuis quelques jours, je me fais plaisir. Je porte des shorts, des jupes qui arrivent à la moitié des cuisses… Bref, je n’ai plus peur de montrer mes jambes. Ce qui n’était pas le cas avant. Avant, je mettais des pantacourts (quand c’était à la mode, sisi) et puis, je me suis rabattue sur les pantalons. Je trouvais que mes cuisses étaient énormes quand je m’asseyais, je trouvais que mes jambes étaient trop blanches. Je ne voulais tout simplement pas me montrer. Alors, porter des pantalons étaient la solution de facilité pour moi. Quitte à mourir de chaud.
Je ne sais pas quel a été le déclic pour que j’ose enfin porter des vêtements à peine plus courts. Je ne sais pas… Cela a commencé par les jupes, les robes. Elles étaient longues, mais j’en portais ! Il y a quelques jours, je suis rentrée chez mes parents et on a parlé de poids. On s’est rendu compte que ma soeur était plus petite, mais pesée quatre kilos de plus que moi. Et croyez-moi quand je vous dis que l’on n’est pas obèses dans la famille. Au contraire ! Du coup, j’ai pris une claque. Je n’y croyais pas. J’ai calculé mon IMC, en sachant que ma soeur était déjà à la limite de la maigreur. J’ai un IMC faible. Il faut que je prenne du poids. Voilà ce qu’a dit le résultat.
Je me voyais avec un peu de graisse par-ci par-là, je voyais des poignées d’amour, je voyais des grosses cuisses et des gros mollets, un ventre relativement plat quand je ne mange pas au point d’exploser. Je ne me voyais pas maigre du tout. En prenant des photos de tenues pour Instagram, j’avais bien vu que mes poignets étaient fins. Pourtant, j’avais réussi à mettre ça sur le compte d’un effet d’optique ou de la lumière… J’ai eu un choc et ça m’a fait réaliser qu’au final, on n’est pas si mal que ça. L’image que l’on a de soi est complètement faussée. Je ne suis pas obèse. Je ne suis pas mal foutue. Je m’apprécie comme je suis ! Je crois que ce constat a fini de me libérer.
Le pods n’a jamais été une obsession chez moi. Je mange sans me priver, je ne m’étais pas pesée depuis au moins un an. Ma seule estimation de mon poids était celle de mon reflet. J’avais fini par m’auto-persuader que si on voyait légèrement mes côtes, c’était normal. Que si je rentrais dans un 38, c’était que j’avais un poids normal. A force de nous mettre la taille 34 sur un piédestal, les magazines ont réussi à me faire tourner la tête. J’ai été complètement influencée. Maintenant, au contraire de beaucoup de personnes, il va falloir que je prenne du poids. Parce qu’être maigre ne me plaît pas. Si certains cherchent la maigreur, moi je ne la veux pas. Elle peut être dangereuse pour la santé si cela empire. Résultat, à moi les hamburgers (je rigole) !
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